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Une dernière randonnée

Tel que je l’ai expliqué lors de la première rencontre des membres qui a eu lieu en septembre dernier, je verrai à rédiger et publier sous une base mensuelle, une brève chronique sur le nouveau site Web du regroupement. Celles-ci porteront essentiellement sur la motoneige d’un des membres ou encore, sur un sujet en lien avec notre hobby.

Vous aurez donc le plaisir de découvrir, chaque mois, une nouvelle Rétro Vedette, et l’histoire à l’entour de son bolide des neiges.

Tel que je l’ai expliqué lors de la première rencontre des membres qui a eu lieu en septembre dernier, je verrai à rédiger et publier sous une base mensuelle, une brève chronique sur le nouveau site Web du regroupement. Celles-ci porteront essentiellement sur la motoneige d’un des membres ou encore, sur un sujet en lien avec notre hobby. Vous aurez donc le plaisir de découvrir, chaque mois, une nouvelle Rétro Vedette, et l’histoire à l’entour de son bolide des neiges.

Publicité Mercury 1971Comme vous le savez tous, le 22 juin dernier nous apprenions une bien triste nouvelle. Notre secrétaire/trésorier du regroupement, Alain Thériault, venait d’être victime d’un terrible accident de travail. C’est au jeune âge de 49 ans qu’a pris fin sa vie. Dans le but de rendre hommage à notre ami rétromotoneigiste «Mod», comme on l’appelait affectueusement, j’ai décidé que la toute première rétrovedette serait sa motoneige, une Mercury 250E de l’année 1970.

Bien connu pour la fabrication de ses moteurs hors-bords de réputation mondiale, Mercury Marine, comme bien d’autres entreprises du milieu des sports motorisés de l’époque, se lança dans la fabrication de motoneiges en 1968 sous le nom de Kiekhaefer Mercury. Il s’agissait d’un marché en pleine expansion et l’entreprise bénéficiait déjà d’infrastructures, d’une équipe d’ingénieurs compétents et surtout, d’un réseau de concessionnaires bien établi à travers l’Amérique du Nord. Toutes les conditions étaient donc favorables pour que le succès soit au rendez-vous. Des premiers modèles plus lourds aux dangereusement rapides Snow Twisters, Mercury à, sans aucun doute, marqué la mémoire des amateurs de motoneiges de l’époque. Bien qu’elle se soit retirée du sport à la fin de l’hiver 1976, l’appellation MERC apparaissant de couleur rouge vif sur les cabines, est demeurée synonyme de performance.

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La rétrovedette du présent article est une 250E 1970 (E pour electric start). Motoneige aux formes plutôt excentriques, elle est une version améliorée de la toute première motoneige Mercury, la 150E de 1968. Que l’on aime ou pas, une chose est certaine, elle ne passe pas inaperçue partout où elle va! Certains y voient dans son design, une silhouette aux allures de torpille, d’autres une ressemblance avec les courbes d’un sous-marin. Ironiquement, ces deux outils de guerre sont conçus pour fonctionner au fond de l’eau, le dernier endroit où l’on souhaite se retrouver lorsqu’on est au guidon d’une motoneige. Ce ne sera qu’à partir de 1971, que la gamme de véhicules d’hiver de Mercury se diversifiera, avec la venue des modèles Lightning et Rocket, aux lignes plus modernes et élancées.

Le projet a pris forme dans la tête d’Alain en 2010, suite à une discussion avec son oncle qui habite la région de l’Outaouais. Pour une raison quelconque, «Mod» s’est mis à échanger avec lui au sujet de motoneiges, et ce dernier lui a fait part qu’il avait remarqué, qu’il y avait une très vieille motoneige d’abandonnée à côté de la grange de son voisin. Vous comprendrez qu’il n’en fallut pas plus pour piquer la curiosité de l’amateur de «vintage» en Alain! Il lui demanda donc s’il était possible pour lui d’aller sur place à son retour, et de lui faire parvenir, si possible, une photo de l’épave en question. Quelques jours plus tard, à sa grande surprise, Alain reçut une photo d’une vieille motoneige Mercury. Il s’agissait d’un modèle de première génération!

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Enthousiasmé à l’idée d’avoir peut-être fait une trouvaille intéressante, il montra la photo à son ami de longue date et connaisseur, Guy Chevalier. Ce dernier lui appris a qu’il s’agissait d’une motoneige plutôt rare pour le Nord canadien. Il faut savoir qu’à l’époque, la majorité des ventes de Mercury se faisaient dans les états centraux du Nord des États-Unis. Il est donc facile de croire que les unités encore disponibles et potentiellement restaurable dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue se comptent en petit nombre. Alain conclut donc une entente à distance avec le propriétaire, et demanda à son père de lui rapporter le fameux bolide en question, lors d’une visite prochaine qu’il prévoyait rendre à son oncle.

Selon le propriétaire précédent, la machine se trouvait à l’extérieur de la grange depuis au moins une vingtaine d’années. «Mod» nous raconta qu’une fois sur place, sont père l’avait appelé pour lui dire de ne pas toucher à ce projet puisqu’à ses yeux, il ne s’agissait que d’un vieux tas de ferrailles rouillées sans mécanique. Mais comme plusieurs d’entre vous le savez, dans ce domaine, c’est le genre de défi que l’on recherche et qu’avec beaucoup de détermination, on peut toujours réussir à ramener à la vie ce qui à prime à bord, semblait destiné au centre de tri. Le père d’Alain respecta donc le souhait de son fils et lui ramena de la capitale nationale, son fameux Mercury. À ce moment, «Mod» ne se doutait pas qu’il venait de se lancer dans un périple qui allait durer près de 5 ans!

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Au début de la décennie, Alain travaillait à l’extérieur du pays, ce qui lui laissait peu de temps pour effectuer les travaux de restauration. Guy Chevalier l’avait motivé à en faire l’acquisition, mais il allait maintenant devoir l’aider à mener le projet à terme, puisque sans son expertise, Alain allait se trouver devant tout un défi! Comme toute bonne restauration, la première étape fut le démantèlement de la machine, moment où les deux hommes réalisèrent qu’ils allaient devoir allez à la chasse aux pièces, puisque bon nombre d’entre elles étaient manquantes ou irrécupérables. Les supports de marche pieds devront être refait, des skis en meilleures états ainsi qu’une mécanique complète devront être trouvés, puisque cette dernière à été retiré de la machine il y a déjà de nombreuses années. Alain entra donc dans un processus de recherche de pièces sur le Web pour trouver tout ce dont il avait besoin.

La vie suivant son cours, le temps passa rapidement et ce n’est que trois ans plus tard, c’est-à-dire à l’automne 2013, qu’il finit par se tracer un itinéraire qui le mènerait à ses différents contacts dans les états du nord. Ceux-ci lui permettraient de combler tous ses besoins en matière de pièces. Guy et lui sont donc partis en camion, sur un coup de tête, et on parcourut un total de 4 800 km en 4 jours, le tout réparti sur 3 états américains : le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan. Ils ont ramené plusieurs pièces de rechange ainsi que deux motoneiges Mercury plus modernes, des Rockets 1972. Étant donné que la mécanique d’origine de la 250E était manquante, Guy a conseillé à Alain d’installer un moteur plus moderne et simple à entretenir. C’est pourquoi ils ont opté pour le CCW deux cylindres qui se trouvait dans l’une des deux Rockets qu’ils ont rapportées des États-Unis. On parle ici d’un engin de 339cc développant 25 hp.

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Lors de leur périple, les deux comparses ont rendu visite à une ancienne célébrité des courses de la série Sno-Pro, M. Dave Wahl de Green Bush au Minnesota. Ils ont eu droit à une visite complète de son entreprise de pièces de performance, Wahl Bros. Racing Products, et ont même eu le privilège de pouvoir converser longuement avec la légende. Les deux aventuriers sont donc rentrés au bercail la tête remplie de souvenirs inoubliables et surtout, avec le nécessaire en main pour compléter le projet qui avait débuté 3 ans auparavant.

Le premier effort de restauration débuta par un nettoyage complet à l’acide du tunnel, suivi de nombreuses heures de polissage, dans le but d’éliminer toutes traces d’oxydation que le temps a laissées. Ensuite pour s’assurer d’un maximum de fiabilité, Guy a remis à l’état neuf le petit CCW, en utilisant des pièces neuves pour la combustion et en rebâtissant complètement le vilebrequin. Pour ce qui est de la chenille, les guides en métal dans lesquelles les engrenages passent ont été polies individuellement, et ce avec la plus grande attention. En ce qui a trait à l’aspect plus esthétique de la machine, un guidon tout neuf au chrome scintillant est venu remplacer les vieux tuyaux rouillés, et la cabine fût réparée et peinturée par un professionnel question de lui redonner l’éclat des premiers jours.

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Lorsque l’on regarde les photos de l’épave qui jaillissait dans la neige aux abords de la vieille grange, on a du mal à croire qu’il s’agit bel et bien de la même motoneige. Après plusieurs heures de travail, ont peu dire que le résultat est impressionnant. Les préparatifs finaux ont eu lieu à la dernière minute, juste en temps pour la randonnée de clôture de la saison 2015. Alain a donc finalement pu enfourcher son cheval de fer, projet qui au départ, semblait bien illusoire aux yeux de plusieurs. L’accomplissement de son projet nous démontre qu’avec de la persévérance et de l’entraide, tout est possible. Nous sommes vraiment heureux qu’il puisse avoir savouré ce moment avant de nous quitter. La vie nous rappelle qu’il est important de vivre nos rêves puisque chaque moment passé sur cette terre est unique et ne reviendra pas.

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Le week-end précédent l’accident qui coûta la vie à Alain, quelques membres du club ont remis à Guy Chevalier, un agrandissement d’une photo commémorant leur visite rendue à Dave Wahl à l’automne 2013. Il s’agissait d’une initiative de «Mod» pour souligner le 60e anniversaire de notre ami. Ce fut d’ailleurs la dernière fois que nous furent réunis ensemble, un peu comme si la vie avait voulu nous offrir ce moment en cadeau pour un dernier au revoir. Cet évènement sera gravé dans nos mémoires à tous jamais et nous remercions celle-ci d’avoir mis notre ami Alain sur notre sentier. Bon repos «Mod».

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One Response to Une dernière randonnée

  1. sikis izle dit :

    Bonjour, ton blogue est très réussi! Je te dis bravo! C’est du beau boulot! 🙂

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